Festivals : l’âme de Fukui
Des festivals ont lieu dans de nombreuses régions de Fukui tout au long de l’année. Bien que le mot japonais matsuri soit souvent traduit par « festival », il désigne également des cérémonies religieuses. Ces événements marquent les changements de saison, servent de prières pour l’année à venir, et relient les gens à leurs traditions.

Katsuyama Sagicho Festival
Le festival Sagicho se tient à Katsuyama le dernier week-end complet de février. Vieux de plus de 300 ans, il célèbre l’arrivée du printemps et formule des vœux pour une récolte abondante. Une semaine avant les festivités, la ville se pare de bandelettes de papier colorées appelées tanzaku. Puis, pendant le week-end, douze tours temporaires appelées yagura sont érigées, tandis que des artistes en costumes colorés interprètent des musiques traditionnelles à la flûte shinobue, au shamisen et aux tambours taiko. Les habitants créent aussi des décorations appelées tsukurimono, inspirées de thèmes comme l’actualité ou l’animal du zodiaque de l’année, fabriquées à partir d’objets du quotidien tels que des ustensiles de cuisine ou des chaussures. Le point culminant du festival a lieu le dimanche soir : un feu sacré est apporté depuis le sanctuaire Shinmei Jinja jusqu’à des bûchers dressés près de la rivière Kuzuryu pour un grand feu de joie appelé Dondo-yaki. Habitants et visiteurs se réchauffent autour de ces flammes — certains y font même cuire des mochi sur de longues perches.
Mikuni Festival
Événements saisonniers uniques à Fukui
Mihama Hiruga – Tir à la corde sous-marin
Chaque année, le troisième dimanche de janvier, les jeunes hommes de la ville de Mihama, dans le sud de Fukui, s’affrontent lors d’un tir à la corde dans une rivière glacée. La corde, représentant un serpent de mer, mesure entre 20 et 30 centimètres de diamètre et entre 40 et 50 mètres de long. Contrairement aux règles classiques, le jeu ne s’arrête que lorsque la corde est arrachée en deux. Les participants luttent donc dans l’eau pour la déchirer à la main — parfois même avec les dents. La corde déchirée est ensuite offerte à la mer du Japon. Cette compétition est une prière traditionnelle pour une pêche abondante dans l’année. Ce rituel, né il y a près de 400 ans, commémore l’ouverture en 1635 d’un canal reliant la mer du Japon au lac Hiruga. Selon une légende locale, un serpent de mer aurait emprunté ce canal pour remonter jusqu’au lac, et les habitants l’auraient repoussé. Le tir à la corde sous-marin recrée cette légende.
Rituel Omizu-Okuri
Le mois de mars est marqué par deux rituels liés, célébrés dans des temples à Fukui et à Nara. Le 2 mars, le rituel Omizu-Okuri (litt. « envoi de l’eau ») est organisé au temple Jinguji, à Obama, dans le sud de Fukui. Une procession nocturne solennelle est éclairée par une grande torche en pin, portée par les moines du temple. Lorsqu’ils atteignent Unose, sur les rives de la rivière Onyu, une cérémonie est effectuée par des moines en blanc pour bénir l’okozui (eau sacrée). Les visiteurs peuvent assister à cette cérémonie en bord de rivière, voire participer à la procession aux flambeaux. Après ce rituel, on croit que l’okozui s’écoule vers le sud pendant dix jours, jusqu’au temple Todaiji à Nara, où elle est reçue lors du rituel Omizu-Tori (litt. « prélèvement de l’eau »), marquant ainsi l’arrivée du printemps.











