L’esprit du Zen vit toujours à Fukui
Depuis des siècles, Fukui abrite Eiheiji, l’un des temples principaux de l’école Soto du bouddhisme zen. Plus qu’un simple lieu religieux, ce temple a façonné la culture de Fukui : les valeurs zen se sont transmises de génération en génération et font encore partie de la vie quotidienne.

Qu’est-ce qui rend le bouddhisme « zen » ?
Le bouddhisme zen est une branche du bouddhisme centrée sur la méditation assise (zazen). Né en Inde, il s’est développé en Chine avant d’être introduit au Japon aux XIᵉ et XIIᵉ siècles par des moines qui ont fondé les écoles Soto et Rinzai.
Eiheiji fut fondé en 1244 par le maître zen Dogen (1200–1253), dont les enseignements marquent encore profondément la pratique bouddhique à travers le pays. Parmi eux figure le shojin ryori, la cuisine végétarienne des temples, reflet des idéaux zen de respect de la vie et de pleine conscience.
Aujourd’hui encore, les traces du Zen se retrouvent dans la vie quotidienne à Fukui : le tofu frit et d’autres plats à base de plantes sont des incontournables de la cuisine familiale, et dans certaines écoles, les enfants pratiquent un court moment de méditation silencieuse chaque jour.
Différents chemins vers l’éveil
Toutes les écoles du Zen accordent une place centrale au zazen, mais chacune adopte une approche différente :
Le Zen Soto à Eiheiji : Ici, les moines pratiquent le shikantaza, ou « simplement s’asseoir ». Dans cette méditation, il ne s’agit pas de se concentrer ni de vider l’esprit, mais simplement de s’asseoir, en laissant passer les pensées naturellement. Pour Dogen, le zazen n’est pas un moyen d’atteindre l’éveil : la pratique est elle-même l’éveil. Les visiteurs peuvent essayer le shikantaza à Eiheiji, lors de journées spéciales encadrées par des moines.
Le Zen Rinzai à Daianzenji : Cette tradition se distingue par l’usage des koan — des questions ou récits paradoxaux comme « Quel est le son d’une seule main qui applaudit ? ». Méditer sur ces koan aide les pratiquants à dépasser la pensée ordinaire pour atteindre l’illumination.
La méditation Ajikan à Myotsuji : Cette pratique ne repose pas sur le zazen. Les participants commencent par fixer la flamme d’une bougie, puis se concentrent sur un caractère sanskrit illuminé par cette flamme. Petit à petit, ils calment leur esprit et respirent profondément en s’imaginant en harmonie avec la nature. Contrairement au zazen, la position du lotus n’est pas obligatoire : il est possible de s’asseoir sur une chaise.








