Visiter l’Histoire : des bâtiments qui racontent Fukui

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Fukui regorge de bâtiments historiques et de vestiges qui témoignent de siècles d’histoire locale. Ils racontent la vie quotidienne d’autrefois, des périodes de guerre et de paix, ainsi que des épisodes d’amitié internationale et d’actes humanitaires.

Visiter l’Histoire : des bâtiments qui racontent Fukui

Les vestiges d’une société vieille de plusieurs siècles

Les ruines du clan Asakura à Ichijodani constituent les seuls vestiges restants d’un bourg fortifié datant de l’époque des Provinces en guerre (1467–1568). Pendant plus d’un siècle, cette ville fut la base du puissant clan Asakura, et ses vestiges s’étendent aujourd’hui sur quelque 278 hectares de part et d’autre d’une rivière descendant des chutes d’Ichijo. Le clan perdit son pouvoir dans les années 1570.


En plus des ruines, une partie du site a été reconstruite pour permettre aux visiteurs de découvrir concrètement la vie quotidienne dans cette ville fortifiée d’il y a 500 ans : habitations, loisirs, structures… Les fondations de l’ancienne ville offrent un aperçu précieux du mode de vie d’antan, avec ses rues bordées de maisons de ville, de temples, de résidences de samouraïs et même de quatre jardins. En raison de son état de conservation exceptionnel, le site a été surnommé « la Pompéi du Japon ». De nombreux objets y ont été retrouvés, notamment des pièces de shogi (échecs japonais).

Les châteaux historiques de l’époque d’Edo

Le château de Maruoka, situé au nord de Fukui, remonte à 1576. Il s’agit de l’un des douze donjons d’origine encore existants au Japon. Il fut construit par Shibata Katsutoyo (†1583) pour asseoir son autorité sur la région. Bien que relativement petit, il servit de forteresse pendant des siècles, jusqu’à l’abolition des châteaux par l’empereur Meiji (1852–1912) dans les années 1870. Les visiteurs peuvent entrer dans le château pour admirer sa structure en bois d’époque, ou visiter le musée voisin consacré à son histoire. Le soir venu, le château est magnifiquement mis en lumière grâce à des projections.


Le château de Fukui, quant à lui, fut érigé en 1606 dans l’actuel centre-ville de Fukui, à quelques minutes à pied de la gare. Durant l’époque d’Edo (1603–1868), il servit de centre de pouvoir au clan Matsudaira d’Echizen, qui gouverna le domaine de Fukui pendant 17 générations. Le château, qui culminait autrefois à 37 mètres avec un donjon de cinq étages, ne fut jamais reconstruit après avoir été détruit par un incendie en 1669. À ses pieds se trouvait un puits nommé Fuku-no-I (福の井, « le puits du bonheur »), qui aurait donné son nom à la ville. Aujourd’hui encore, les imposants murs de pierre et les douves du château sont visibles, et les bâtiments du gouvernement préfectoral occupent l’emplacement du donjon d’antan.

Une histoire de liens profonds avec d’autres nations

Mémoriaux de l’occidentalisation et de l’amitié internationale

Le musée Griffis, situé à Fukui, entre les quartiers animés de Katamachi et Hamamachi, est une reconstitution de la maison de William Elliott Griffis (1843–1928), un éducateur américain qui enseigna à un jeune samouraï de l’actuelle Fukui dans une université du New Jersey. En 1871, Griffis arriva à Fukui pour participer à la modernisation du système éducatif de la préfecture, après la réouverture du Japon à l’Occident. Il laissa un précieux témoignage de cette époque de bouleversements dans ses écrits sur sa vie à Fukui.


Le musée n’est pas seulement un espace d’exposition, mais aussi une illustration architecturale de cette période : une fusion de styles japonais et occidentaux. On y trouve, par exemple, un balcon et un porche à l’occidentale ornés de tuiles noires et de murs blancs en plâtre épais, typiques du style namako japonais. Ce mélange reflète l’esprit de transition du Japon de cette époque.


Plus au sud, le Port of Humanity Tsuruga Museum retrace des événements humanitaires importants survenus à Fukui. Le musée présente le contexte historique de ces faits ainsi que des souvenirs personnels de réfugiés accueillis à Tsuruga. Le port joua un rôle majeur dans le transport maritime entre la fin du XIXe siècle et le milieu du XXe. Dans les années 1920, des enfants orphelins venus de Pologne y furent accueillis. Durant les années 1940, des milliers de réfugiés juifs de Pologne et de Lituanie furent sauvés grâce aux visas de vie délivrés par Sugihara Chiune (1900–1986). Ces visas leur permirent de traverser le Japon pour rejoindre un pays sûr, et nombre d’entre eux arrivèrent par Tsuruga après un long périple. L’architecture du musée s’inspire de quatre anciens bâtiments du port, et reflète cette période d’internationalisation. À proximité, le Tsuruga Red Brick Warehouse propose également une exposition sur l’histoire du port.

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