Retrouver la sérénité : Temples et sanctuaires anciens de Fukui

152 vues

Partout dans la préfecture de Fukui, on trouve des temples bouddhistes et des sanctuaires shintô, chacun avec sa propre histoire. Parmi eux figurent le temple principal d’une grande école du bouddhisme zen, ainsi que divers temples et sanctuaires au passé singulier — jusqu’à un sanctuaire dédié à une divinité inhabituelle.


Le shintô est la religion autochtone du Japon, tandis que le bouddhisme est arrivé d’Asie continentale vers le Ve siècle. Les deux religions coexistent paisiblement depuis des siècles, et font partie intégrante de la vie quotidienne. Aujourd’hui, ces temples et sanctuaires, nichés dans un écrin de nature, offrent à chacun une occasion de ressourcer à la fois le corps et l’esprit.

Retrouver la sérénité : Temples et sanctuaires anciens de Fukui

Un temple ancien dans les montagnes

Fondé en 1244, le temple Eiheiji est toujours en activité aujourd’hui, servant de centre d’entraînement aux moines bouddhistes. Le vaste complexe accueille aussi bien les visiteurs curieux que ceux qui souhaitent une expérience plus approfondie. Les magnifiques bâtiments anciens du temple, reliés par des couloirs de bois couverts, entourent un jardin central. Dans ce cadre paisible, de majestueux cèdres vieux de près de 550 ans dominent le paysage. Un sentier voisin mène à un point de vue en hauteur, offrant une vision saisissante : le grand complexe d’Eiheiji semble minuscule, perdu au milieu de la vaste forêt environnante.

Une foi intemporelle au cœur de la nature

Le sanctuaire Heisenji Hakusan à Katsuyama porte le nom du mont sacré Hakusan, vénéré depuis des siècles. Édifié en 717 au pied de la montagne, ce sanctuaire reste aujourd’hui un havre de paix : chemins de pierre envahis de mousse, forêts de géants centenaires… Lieu de culte du bouddhisme Tendai pendant des siècles, Heisenji devint exclusivement shintô durant l’ère Meiji (1868–1912), lorsque le gouvernement imposa la séparation des religions. De cette histoire singulière demeure une rareté : un sanctuaire shintô dont le nom se termine par 「寺」 (ji, « temple »).


Le temple Myotsuji d’Obama, quant à lui, remonte à l’an 806. Caché au cœur des montagnes boisées, ce temple paisible abrite deux trésors nationaux : le pavillon principal et la pagode à trois étages. L’intérieur du pavillon révèle de grandes statues bouddhiques, ainsi que des murs recouverts de centaines de petites effigies de Jizô, protecteur des voyageurs et des enfants. Chacune de ces statues, offerte par un visiteur avec un drapeau de prière, symbolise un vœu particulier.

Unique Shrines That Offer Unique Blessings

Un hommage à l’artisanat et au folklore

La région d’Echizen est renommée pour sa fabrication du papier. C’est ici que se trouve l’Okamoto-Otaki Jinja, l’unique sanctuaire du Japon dédié à la déesse du papier. La légende raconte qu’il y a environ 1 500 ans, une femme d’une grande beauté, Kawakami Gozen, serait apparue au bord de la rivière Okamoto et aurait transmis aux habitants l’art de fabriquer le papier à partir des ressources naturelles locales. Aujourd’hui, ce sanctuaire fascine par son histoire, ses beaux jardins et son architecture unique : deux sanctuaires, Okamoto et Otaki, réunis sous un même toit.


À proximité, la Papyrus House propose aux visiteurs de créer leurs propres ema votifs en papier d’Echizen, avant de les suspendre dans l’enceinte du sanctuaire.

Légendes et pouvoirs mystérieux

Certains sanctuaires de Fukui attirent non seulement par leur beauté, mais aussi pour leurs bénédictions particulières. À Tsuruga, le Kehi Jingu est célèbre depuis plus de 1 300 ans pour son « Chômeisui », l’« eau de longue vie ». Selon la légende, une source jaillit dans l’enceinte lors de sa reconstruction en 702, dédiée à sept divinités. Comme ces divinités jouissaient d’une longévité exceptionnelle, l’eau fut considérée comme sacrée, porteuse de vie longue et prospère. Aujourd’hui encore, les visiteurs viennent remplir leur gourde de cette eau, ou achètent une bouteille pour la rapporter chez eux.


Toujours à Tsuruga, le Kanegasakigu est connu comme le « sanctuaire de l’amour ». Au début du XXe siècle, il devint célèbre pour ses cerisiers en fleurs. Les jeunes y échangeaient des branches de sakura en gage de leurs sentiments. Cette tradition est devenue le Festival de l’Échange des Fleurs, célébré chaque année début avril, symbole de la quête d’amour et de la réalisation des vœux.
To top