Sur les traces de la Route du maquereau
La Route du maquereau (Saba Kaido) est un réseau d’itinéraires développé autour du VIIIe siècle pour transporter le maquereau et d'autres marchandises depuis l’ancienne province de Wakasa jusqu’à Kyoto. Cette province comprenait les terres autour de la baie de Wakasa, englobant l’actuelle ville d’Obama et celle de Wakasa. Le patrimoine culturel et historique de la province de Wakasa et de la Route du maquereau – ses sites et traditions – est classé Japan Heritage.La Route du maquereau a facilité les échanges commerciaux et culturels, contribuant à forger les coutumes et la culture des villages qu’elle traversait. Son influence est encore visible dans les relais de poste bien conservés, les festivals anciens et une cuisine locale distinctive. Pour leur préservation exemplaire et l’utilisation durable de cet héritage culturel, les municipalités d’Obama et de Wakasa ont été les premières à recevoir la désignation Premium Japan Heritage.Partez sur les traces de ce patrimoine culturel exceptionnel à travers un voyage depuis les rivages de la baie de Wakasa jusqu’à Kyoto, en passant par des villages et sites historiques emblématiques.

Province nourricière de la cour impériale et la Route du maquereau
Pendant la période de Nara (710–794), la province de Wakasa faisait partie des Miketsukuni—des régions chargées de fournir à la cour impériale de Nara (puis de Kyoto) des produits alimentaires de qualité. La baie de Wakasa jouait un rôle central grâce à ses ressources maritimes abondantes : plie de Wakasa, amadai (tilefish), fugu de Wakasa, et surtout le maquereau.
Même après l’abandon du système des Miketsukuni, lorsque l’autorité centrale déclina pendant la période Heian (794–1185), les produits de la mer, comme le sel et le maquereau, continuaient d’être transportés vers Kyoto via un réseau de routes baptisé Route du maquereau. Ces marchandises, surnommées Wakasamono (« produits de Wakasa »), étaient très prisées sur les marchés de la capitale.
Parmi les routes reliant Wakasa à Kyoto figurent la Nishi Omiji, longeant le lac Biwa, et la Harihatagoe, la plus ancienne, la plus abrupte et la plus directe à travers les montagnes. Ce dernier trajet prenait environ deux jours à pied et reste aujourd’hui largement intact – un itinéraire apprécié des randonneurs. Pour en apprendre davantage sur cette route historique, visitez le Musée de l’alimentation de Miketsukuni Wakasa.
Obama : point de départ de la Route du maquereau
La ville d’Obama a prospéré en tant que carrefour commercial terrestre et maritime. Sa position stratégique sur la côte de la mer du Japon, proche des anciennes capitales de Nara et de Kyoto, en faisait un point de passage essentiel des échanges économiques et culturels. À partir de la fin du XIIe siècle, avec le développement du transport maritime, Obama devient un port d’importance croissante. Des navires y débarquaient des marchandises venues d’autres régions du Japon et d’Asie. Fait notable : le tout premier éléphant documenté au Japon est arrivé au port d’Obama au XVe siècle avant d’être conduit à Kyoto.
Pendant plus de 1 500 ans, la Route du maquereau a servi de trait d’union pour les marchandises, les personnes et les idées entre Obama et Kyoto. Cet échange a profondément influencé la culture locale d’Obama, encore marquée aujourd’hui par des éléments typiques de Kyoto. On y retrouve notamment l’architecture kyotoïte dans les maisons de thé et maisons de geishas du quartier préservé d’Obamanishigumi, et l’on pense que le festival Hoze d’Obama s’inspire directement du festival de Gion à Kyoto. Le bouddhisme s’est également diffusé via ces routes, entraînant la construction de nombreux temples et statues visibles dans la ville et le long de la Route du maquereau. Ces artefacts sont exposés au Musée d’histoire de Wakasa à Obama.
Relais historique de Kumagawa-juku
La Wakasa Kaido, principale voie de la Route du maquereau, passait par le village de Kumagawa. L’intensité du trafic a transformé ce village en relais florissant, offrant hébergement, repas et moyens de transport aux voyageurs. Situé dans une vallée le long de la rivière Kita, Kumagawa-juku conserve son paysage urbain d’autrefois, grâce aux efforts de préservation des habitants. Vous pouvez y séjourner dans de vieilles maisons de marchands (machiya) restaurées, combinant charme historique et confort moderne – certaines datant de l’époque Edo (1603–1867).
Découvrez l’héritage culturel du village à travers sa gastronomie et sa nature. Dégustez des plats traditionnels comme la bouillie au kuzu (arrow-root), ou cuisinez un repas en utilisant des techniques de l’époque Edo. Les environs offrent un cadre parfait pour les activités de plein air : promenades, pique-niques, canyoning ou paddle. Louez un vélo pour visiter la cascade Uriwari no Taki, nichée sur les paisibles terres du temple Tentokuji. Cette chute d’eau peu élevée est célèbre pour ses eaux fraîches et limpides glissant entre des rochers couverts de mousse.
Plats à base de maquereau
Historiquement, il était crucial de conserver le maquereau pour le transporter jusqu’à Kyoto, car il se détériore rapidement. Les pêcheurs ont mis au point des méthodes telles que le salage et la fermentation. Une spécialité locale emblématique est le heshiko, maquereau mariné dans le son de riz pendant plusieurs mois. Consommé traditionnellement en hiver, le heshiko est aujourd’hui apprécié toute l’année, en accompagnement du saké ou comme garniture de riz. Le narezushi, ancêtre du sushi moderne, est préparé à partir de heshiko. On trouve également des sushis au maquereau grillé, comme le yakisaba sushi, composé de maquereau grillé, de shiso et de gingembre sur du riz vinaigré.



